Jules Perrigot, inventeur du Code de la Route
Jules PERRIGOT est né le 3 novembre 1861 à Vimoutiers. Chevalier de la Légion d’Honneur, licencié en droit, diplômé des Arts et Manufactures et ingénieur des Brevets d’inventions, il fut propriétaire de la Papeterie d’Arches de 1888 à 1936.
Après le décès de sa mère en 1885, de son pèr le 21 juin 1887, et de sa soeur aînée, Noémie, Jules quitte Vimoutiers. Il retrouve ses nombreux amis à Paris et fait la connaissance de Claire, sa future épouse. Elle est la fille de Léon Masure, directeur et propriétaire des Papeteries d’Arches (Vosges).
Le mariage sera célébré le 11 février 1888 à Arches ; la papeterie constituera la dot de Claire par son contrat de mariage.
Jules Perrigot a de multiples occupations annexes à la direction de la papeterie et tout particulièrement l’automobile, réparant la moindre panne de sa DION & BOUTON.
La construction automobile se développe, le nombre de véhicule augmente, ainsi que leur performance.
Jule Perrigot voyage beaucoup, a quelques accrochages et réfléchit beaucoup.
Il devient Président de l’Automobile Club des Vosges en 1905.
De ses réflexions, il sort un réglement de bonne conduite, qu’il publie en 1905.
Ce sera le 1er Code de la Route.
Il sera adopté en France, mais aussi par tous les automobiles clubs d’Europe et d’Afrique du Nord.
En 1906, il fait imposer un examen dit de « Connaissances » à tous les chauffeurs de Maître, puis devient Commissaire des conflits routiers.
Dès 1900, sa production de papier monnaie est mondialement connue et utilisée.
Jules Perrigot décède le 19 mai 1942 à Vevey en Suisse. Son corps repose à côté de celui de son épouse à Arches, depuis 1958.
Son fils Etienne, lui succède. En 1956, il réussit à réunir 4 grandes papeteries de France : Arches (Vosges), Johannot (Annonay), Marais (Région parisienne) et Rives (des environs de Grenoble).
La Société ARJOMARIE était née.
Cette nouvelle société est au premier rang mondial des papeteries d’art.
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La maison de Jules Perrigot à Vimoutiers se trouvait rue Gigon de la Bertrie. La maison existe toujours.
Le Code de la Route de 1905, par J. Perrigot
ARTICLE PREMIER
Sur la route libre on peut occuper le milieu de la Chaussée, mais sous la condition de laisser assez d’espace à gauche pour permettre le passage d’une voiture plus vite allant dans le même sens.
ARTICLE 2
CROISEMENT DE DEUX VOITURES
a- Deux voitures marchant en sens inverse se croisent en se tenant chacune à leur droite.
Elles doivent ralentir lorsque la route est manifestement trop étroite pour que les voitures puissent se croiser facilement : route étroite ou rétrécie accidentellement (tramways, dépôts de matériaux, etc.).
La vitesse sera même ramenée à celle d’un homme au pas si l’état de la route est tel que le croisement soit difficile.
b- Si deux voitures marchent à une vitesse différente dans le même sens, celle qui est devancée n’a qu’à garder sa droite.
La voiture qui devance devra signaler sa présence par des appels de trompe et ne s’engager que si l’espace libre est nettement reconnu.
c- On ne doit jamais dépasser une voiture dans un tournant ou dans la traversée des agglomérations rurales.
ARTICLE 3
VIRAGES
a- Dans les virages découverts, c’est-à-dire où la vue est complète, il n’y a pas de nécessité spéciale de ralentissement.
b- Dans tout virage où une portion quelconque de la route est masquée, on doit ralentir de façon à pouvoir stopper en 10 mètres.
Cette obligation s’impose plus rigoureusement en pays de montagne.
c- En tout cas, on ne doit, sous aucun prétexte, quitter sa droite et on doit faire usage de la trompe.
d- En cas d’impossibilité absolue, par exemple si la partie droite de la route est encombrée par un obstacle, l’automobiliste sera obligé de prendre sa gauche, mais alors il devra aller assez lentement pour pouvoir en cas de besoin arrêter en trois mètres au plus et faire des appels de trompe continuels.
ARTICLE 4
CROISEMENTS DE ROUTES.
a- Si le croisement de routes est absolument découvert, c’est-à-dire si la vue n’y est gênée par rien, il n’y a aucune obligation de modifier la vitesse si la route est libre.
Si deux voitures convergent vers le croisement découvert, le conducteur qui voit une voiture venir à sa droite doit lui céder le pas quelle que soit la largeur relative des routes ; il devra donc ralentir en conséquence et au besoin, s’arrêter.
b- Si le croisement est tel que la vue soit impossible ou même seulement gênée, toute voiture abordant le croisement doit ralentir sa vitesse au moins de 20 kilomètres à l’heure.
Si, en arrivant au croisement ainsi ralenties, deux voitures se découvrent tout à coup et risquent de se heurter, chaque conducteur doit invariablement virer sur sa droite, même si cette mesure lui fait quitter momentanément sa route.
ARTICLE 5
TRAVERSEE DES AGGLOMERATIONS
a- Dans la traversée des villes on se soumettra aux réglements spéciaux.
b- Dans celle des villages, la vitesse devra toujours être assez réduite pour que l’on puisse arrêter en dix mètres si la route est large et en trois mètres si la route est étroite.
L’usage de la trompe est obligatoire à l’abord des maisons isolées.
ARTICLE 6
RENCONTRES
En approchant d’hommes et d’animaux on doit les prévenir par des appels de trompes, jusqu’à ce que leur attention ait été manifestement éveillée, et ralentir sensiblement si la route est étroite.
Si les animaux manifestent de la frayeur, on doit sans exception ralentir et, si cela est nécessaire, arrêter la voiture et même le moteur.
ARTICLE 7
ACCIDENT DE PERSONNES
En cas d’accident, il faut s’arrêter et porter secours dans toute la mesure du possible aux victimes de l’accident.
Quand les blessés seront en sécurité et que les soins médicaux leur seront assurés, on devra s’occuper de reccueillir sans tarder tous les témoignages capables d’établir les circonstances de l’accident.
ARTICLE 8
Une automobile croisant au moment de l’accident devra également s’arrêter pour offrir son assistance la plus complète aux blessés d’abord puis aux auteurs de l’accident toujours présumé involontaire.
ARTICLE 9
AVARIE, PANNES, ACCIDENTS A LA VOITURE.
a- Tout automobiliste doit aide à son camarade qui le lui demande.
b- Une voiture en panne demande de l’aide de la façon suivante :
1°) S’il fait jour, en agitant un bras dans un plan perpendiculaire à la route, la figure tournée vers la voiture dont on sollicite l’arrêt, ou en plaçant ostensiblement sur la voiture un drapeau blanc fait au besoin avec un mouchoir.
2°) La nuit, en agitant une des lanternes en travers de la route.
ARTICLE 10
En cas de panne d’essence, le chauffeur qui en sera requis doit à son camarade la quantité d’essence qu’il aura disponible en excédent.
Cette essence sera payée comptant.
CODE DE LA ROUTE de M. J. PERRIGOT
Président de l’A.C. Vosgien
Adopté par : l’Automobile Club de France.
l’Association Générale Automobile,
la Fédération des Automobiles Clubs Régionaux.
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1905