- Circuit de randonnée pédestre de 4 km - Durée 1 h - Facile.
- Au départ de la statue de Marie Harel, Rue du 14 Juin à Vimoutiers.
Ce petit circuit de randonnée vous emmène à la découverte de Vimoutiers et de sa campagne environnante. La première partie se fera dans la ville où vous apprendrez l’histoire des statues de Marie Harel et la reconstruction après-guerre. Vous monterez ensuite par les chemins de campagne jusqu’à un joli point de vue sur l’église de Saint-Germain-de-Montgommery, avant de redescendre vers les bureaux de l’ancienne manufacture Laniel, qui contribua jadis à la prospérité de Vimoutiers.
Cliquez ici pour obtenir le tracé du circuit
Voici quelques étapes du circuit :
Statue de Marie Harel - Ohio (USA)
Cette statue, au point de départ du circuit, est la seconde offerte à la Ville de Vimoutiers.
Grâce à l'auteure américaine Margaret Mitchell, le Pilot Club International adopta Vimoutiers pour financer sa reconstruction. Quant à Welles BOSWORTH, architecte américain de renom, il créa l'association « Aid to Vimoutiers » (créé en 1947 pour collecter aux U.S.A des fonds nécessaires à la reconstruction de la ville).
Pour mieux faire connaître leur cause, une jeune vimonastérienne fut envoyée aux Etats-Unis. Elle revêtit le costume traditionnel normand et sa photo parut dans toute la presse américaine.
Les ouvriers d’une fromagerie de l’Ohio, la Borden Cheese Companie, découvrirent ainsi Vimoutiers et son histoire. Le 29 avril 1949, une lettre arriva des Etats-Unis, signée par le président de la « Borden’s cheese company » (à l’époque la plus grande fromagerie du monde) qui expliquait que les employés proposaient de financer le remplacement de la statue de Marie Harel, décapitée par les bombardements américains en juin 1944. Monsieur Gavin, maire de Vimoutiers accepta. La ville reçu un don de 2000 dollars en 1950.
Mais c'était compter sans « La guerre du fromage » qui allait être livrée. D’une part, par les commerçants qui se disputaient l’emplacement de la jeune normande. Et d’autre part, par le syndicat des fromagers de Normandie qui lancèrent les hostilités contre la Borden à propos du mot camembert sur l’inscription. Ils disaient qu’un camembert digne de ce nom ne pouvait être fabriqué qu’en Normandie et pas aux U.S.A. Pour mieux comprendre cette réaction il faut savoir qu’une loi américaine, promulguée en 1951, interdisait l’entrée du territoire des États-Unis à tous produits laitiers non pasteurisés. L’un des premiers exportateurs de camembert en a fait les frais, puisque ses fromages furent jetés à la mer dès leur arrivée en ce pays. La bataille n’était pas gagnée mais il fut décidé que la statue serait dans la nouvelle Halle au Beurre et la Borden accepta de modifier le texte ainsi : “This statue is offered by 400 men and women making cheese in Van Wert (Ohio). “ (Cette statue a été offerte par 400 hommes et femmes faisant du fromage à Van Wert (Ohio)).
L’ouvrage en pierre fut achevé en 1953 et mise en place en 1956.
Le Chaudron de la Libération
Ce chaudron symbolise celui qui servait à l’époque, à la ferme Blondeau, soit de lessiveuse à linge soit de marmite pour cuire l’hiver l’alimentation du bétail. Cinq heures après le bombardement qui détruisit la Ville de Vimoutiers en 20 minutes, le matin du 14 juin 1944, il devint le chaudron salvateur de la population vimonastérienne. Dès la fin de la matinée, on y cuisait la soupe offerte aux réfugiés de la cité, chassés de leurs maisons anéanties.
Jusqu’au 15 septembre 1944, une soupe quotidienne fut distribuée à la population sans ressources, lui donnant ainsi au moins l’assurance d’un plat. Certains faisaient plusieurs kilomètres à pied pour venir chercher la ration familiale.
La ferme Blondeau était à 1,5 km du centre de Vimoutiers.
L'Orgue et les vitraux de l'église Notre-Dame
L'église Notre-Dame :
L’église de l’Assomption de Notre-Dame de Vimoutiers, construite entre 1888 et 1896 grâce à de nombreux dons privés, remplace un ancien édifice des XVe et XVIe siècles situé sur la Place de Mackau et jugé trop petit pour accueillir la population en constante augmentation.
Le bombardement du 14 juin 1944 détruit la ville à 80%. Seule l’église Notre-Dame reste debout, solide sur ses fondations faites de pilotis, et parce qu’elle servait de repère aux aviateurs. Elle n’a plus un seul vitrail, tous pulvérisés. En 1952, le maître-verrier Gabriel Loire de Chartres est choisi pour la réalisation des nouveaux vitraux. Sa technique : des vitraux modernes en dalles de verres taillées, aux couleurs éclatantes. Vimoutiers est adoptée par le Pilot Club International américain qui s’engage à prendre en charge la plus grande partie des nouveaux vitraux. En 1956 a lieu, solennellement, la bénédiction inaugurale des premières verrières posées. Ce jour-là, arrivent de tous les coins des USA de nombreux télégrammes de félicitations.
L’Eglise Notre-Dame est ouverte tous les jours, toute l’année. Ses vitraux racontent l’histoire de la Normandie et du Pays d’Auge. Vous pourrez y découvrir les Vikings, les moines de Jumièges, Jeanne d’Arc, le camembert, etc.
Entrée libre.
Le Grand Orgue Cavaillé-Coll :
Il s’agit du dernier orgue créé par Aristide Cavaillé-Coll (le jumeau de cet orgue, réalisé en même temps, se trouve à Moscou). Aristide Cavaillé-Coll a réalisé 499 orgues, dont celui de l’église Notre-Dame de Paris. Le Grand Orgue Cavaillé-Coll de l’église Notre-Dame de Vimoutiers est le plus gros du département de l’Orne. Il est composé de 3 claviers et 1664 tuyaux.
Installé en 1899, l’inauguration eut lieu le 10 août 1899, avec Alexandre GUILMANT. Une reconstruction partielle a été́ effectuée en 1914, le ventilateur a été́ électrifié́ en 1924 et une restauration totale a eu lieu en 1932. L’orgue a subi peu de transformations et a été épargné́ des dégâts infligés à tant d’instruments romantiques. Il a survécu aux violents bombardements de Vimoutiers en 1944. La particularité de ce grand orgue est son élévation en deux parties distinctes afin de laisser visible le vitrail en rosace.
Le Grand Orgue CAVAILLE-COLL de l’église Notre-Dame de VIMOUTIERS est un témoin de l’histoire :
- il a marqué l’histoire des orgues : c’est le dernier grand orgue créé par Aristide CAVAILLE-COLL,
- il est le fruit de l’histoire locale : la famille LANIEL, à la tête d’une industrie de la toile de lin, très florissante dans le Pays d’Auge au 19ème siècle, a assuré le financement de cet instrument,
- il a été joué par les plus grands organistes, dès son inauguration en 1899.
- il est classé au titre des monuments historiques en 2012.
Sa restauration complète, de 2017 à 2019, est réalisée par les manufactures ROBERT Frères et PESCE Frères & Fils. Il fut nécessaire de démonter tous les tuyaux, soufflets, sommiers, tringleries, afin de remettre l'orgue dans son état d’origine de 1899.
La bénédiction de l’orgue restauré a eu lieu le dimanche 8 septembre 2019.
Classifié dans les orgues symphoniques, ce grand orgue comprend :
- 3 claviers de 56 notes, d’où son appellation de grand orgue, avec 30 jeux en tirasses ;
- 1 pédalier de 30 notes, avec 4 jeux ;
- machine de Barker
- 1664 tuyaux, répartis dans 2 buffets, réalisés dans les ateliers ANDRÉ à Angers.
Statue « Marie Harel (1761-1844) - détentrice du secret de fabrication du camembert ».
Les "bienfaits" du camembert :
Cette statue de Marie Harel, est la seconde de votre parcours, mais la première offert à la Ville de Vimoutiers. nous la devons à un américain, surnommé Dr Knirim.
Le 15 Mars 1926 sur la grand’place de Vimoutiers, un étranger se dirigeait vers la pharmacie Gavin. Faute de pouvoir se faire comprendre il sort un bout de papier sur lequel il était écrit qu’il avait chanté les mérites du camembert dans son pays. En effet, il avait souffert d’indigestion il y a quelques années passées et le fameux fromage était pour ainsi dire la seule nourriture qu’il pouvait supporter. En reconnaissance, il souhaitait déposer une gerbe sur le monument de Marie Harel.
Cet américain, surnommé Dr Knierim (tenancier de bar, il « soignait » sa clientèle avec du camembert, ce qui fit sa réputation de « médecin »), semblait bien connaître Madame Harel alors que les Vimonastériens ignoraient tout d’elle ! Après des recherches laborieuses, on trouva au cimetière de Champosoult le tombeau de la famille Paynel. Le nom de Marie Harel y figurait. Il s’est avéré plus tard qu’il s’agissait de la fille de l’inventrice, portant le même nom que sa mère. Le docteur avait accompli son désir mais il lui restât un souhait : un monument à l’effigie de la fabricante de camembert. Il donna 10 dollars de sa poche puis 10 autres de trois de ces amis qui ont été guéris par l’incroyable remède : le camembert. En attendant les fonds nécessaires à la réalisation de la future statue, une stèle commémorative fut réalisée en 1927 à camembert par le granitier de Vimoutiers. Egalement, le conseil municipal de Vimoutiers débaptisa une rue pour lui donner le nom de « Marie Harel ».
Installée à la Halle au beurre, la très attendu statue fut inaugurée le 11 avril 1928 en la présence de Monsieur Alexandre Millerand, ancien Président de la République. Malheureusement, les bombardements de la Seconde Guerre mondiale eurent raison d’elle et de plus de deux cents civils.
Après la guerre, la statue mutilée fut placée au centre de la place Marie Harel.
Margaret Mitchell, citoyenne d'honneur de Vimoutiers
Denis Barois, une aide précieuse :
Denis Barois est né le 13 décembre 1922 à Toulon. En 1936-1937, il étudie au Lycée Louis-le-Grand à Paris ; en 1938-1939 au Lycée Michel Montaigne à Bordeaux.
En juillet 1943, il s’évade de France, rejoint le Maroc et se retrouve en février 1944 aux USA comme élève-pilote, auprès de l’US Air Force. Sous l’égide de l’armée de l’air américaine, il suit, avec un groupe de cadets français, des entraînements d’abord sur monomoteur, puis sur bimoteur « Cessna » et enfin sur le fameux « Marauders » dont 36 exemplaires sont venus, en 1944 bombarder Vimoutiers.
Suite à une visite, avec deux de ses camarades français, au Musée de la bataille d’Atlanta, il manifesta le souhait de rencontrer Margaret Mitchell qui habitait cette ville. Elle ne put le recevoir ce jour-là étant malade. De retour à leur base de Sumter, les 3 amis décidèrent d’écrire à M. Mitchell pour lui dire qu’ils admiraient son livre « Autant en emporte le vent ». Ce fut Denis Barois qui fut chargé de cette mission. Elle répondit « une charmante lettre » à laquelle elle joignit une boîte de chocolats. Le contact était établi. Une longue correspondance s’ensuivit. Denis Barois ne rencontra qu’une seule fois Margaret Mitchell, en décembre 1944. Celle-ci l’emmena dîner au Country Club d’Atlanta (avec champagne !)
Ils ne se rencontrèrent qu’une fois mais une longue correspondance s’ensuivit. En 1946, Denis Barois épousa Monique Boullard de Vimoutiers. Son père, le Docteur Jean Boullard, cherchait une organisation qui pourrait aider à la reconstruction de la ville suite aux bombardements américains du 14 juin 1944.
Margaret Mitchell mit tout en œuvre pour aider. C’est par son intermédiaire que le Pilot Club International, organisme caritatif américain, parraina la ville, ce qui permit de récolter des fonds et du matériel pour aider les habitants sinistrés. De nombreuses villes aidèrent ainsi Vimoutiers, via le Pilot Club international. Elle fit également un don qui fut consacré à l’achat d’une couveuse artificielle pour l’hôpital de Vimoutiers. Margaret Mitchell fut nommée citoyenne d’honneur de Vimoutiers en remerciement de son dévouement.
Nommée citoyenne d’honneur de la Ville de Vimoutiers, l’auteure fit un don qui fut consacré à l’achat d’une couveuse artificielle pour l’hôpital.
Margaret Mitchell Munnerlyn est née le 8 novembre 1900 à Atlanta, en Géorgie.
Son père, Eugène Mitchell était avocat. Sa mère, Marie-Isabelle, souvent dénommée Maybell, était d’origine irlandaise, catholique. Elle avait un frère, Stephens, de 4 ans son aîné. Après des études au Smith College (Massachusetts), elle retourne à Atlanta en 1918 pour aider son père et son frère, après la mort de sa mère, victime de la grande épidémie de grippe espagnole.
Peu de temps après, elle trouve un emploi de journaliste à l’ « Atlanta news » où, sous le nom de Peggy Mitchell, elle écrit une chronique hebdomadaire pour l’édition du dimanche.
Elle se marie en 1922 avec un certain Berrien « Red » UPSHAW, mais elle doit très vite divorcer car ce mari se révèle un trafiquant d’alcool et un alcoolique violent. Elle épouse le 4 juillet 1925, un ami d’UPSHAW, John MARSH, qui était un bien meilleur homme. La légende raconte que deux hommes l’ont courtisée en 1921 et 1922, l’un deux l’ayant inspirée pour le rôle d’Ashley Wilkes, héros du roman « Autant en emporte le vent ».
Margaret Mitchell aurait commencé à écrire son célèbre roman « Gone with the wind » alors qu’elle était alitée, suite à une fracture de la cheville.
Ce roman, sorti avec le titre français « Autant en emporte le vent », a été publié le 30 juin 1936. Il a remporté le Prix Pulitzer en 1937 et a été vendu à plus de 30 millions d’exemplaires.
On a longtemps prétendu que ce roman fut son unique œuvre, mais plusieurs nouvelles et un autre roman manuscrit a été découvert dans une collection de lettres données par Margaret à un prétendant nommé Henry Love Angel, en 1920. C’est le fils d’Angel qui à découvert ce roman intitulé « Lost Laysen » et qui le fit publier en 1996, sans connaître le succès.
L’adaptation de « Autant en emporte le vent » au cinéma date de 1939. Et fut l’un des plus gros succès de l’histoire d’Hollywood.
Margaret Mitchell meurt le 16 août 1949, renversée par une automobile, à Atlanta. Elle décède à l’hôpital, 5 jours après son accident, alors qu’elle était plongée dans un coma profond. Le premier voyage de Margaret Mitchell à Vimoutiers était programmé quelques semaines plus tard. Elle ne connut jamais la cité dont elle fut l’ange gardien. Le conducteur de l’automobile coupable de cette mort, Hugh Gravitt, (chauffeur de taxi, au repos ce jour-là), écopa de 11 mois de prison.
On sut, plus tard, qu’il avait été cité 23 fois pour infractions routières auparavant. On a aussi dit que Margaret Mitchell avait l’habitude de traverser les chaussées sans regarder ni à droite, ni à gauche. Notre célèbre auteur américaine est enterrée dans le cimetière d’Oakland à Atlanta. Un musée lui est dédié dans sa ville d’Atlanta.
La Famille Laniel
En 1806, lors d’une exposition de produits de l’industrie française à Paris, les premiers fabricants locaux de toiles Cretonnes connurent le succès pour la bonne qualité de leurs toiles : ce fut le début de l’essor de l’industrie vimonastérienne.
La famille LANIEL - Louis-Jacques, puis ses fils Eugène, Alphonse et Alexandre - contribua au développement des ateliers de fabrication et de blanchisserie des toiles (sur 40 hectares) en Normandie, et particulièrement à Vimoutiers. En 1860, l’entreprise fait travailler un millier de tisserands autour de Vimoutiers.
La réussite d’Eugène LANIEL a fortement contribué à la prospérité de VIMOUTIERS en faisant travailler quelques 1.000 personnes dans toute la région, et surtout en faisant preuve à tous égards d’une générosité hors du commun :
- en 1852, Eugène cofonde un orphelinat qui recevra une centaine d’enfants ;
- en 1884, Eugène rachète le collège de garçons en grandes difficultés financières ;
- en 1884, Eugène fournit les fonds nécessaires à la construction d’un marché couvert sur la place centrale pour la vente des veaux et des fromages ;
- de 1888 à 1895, Eugène avec son fils Henri, participe généreusement à la souscription pour la construction d’une nouvelle église, et se chargent du transport des matériaux ; l’Abbé JENVRIN, curé de la paroisse, avait lancé une souscription pour la construction d’une nouvelle église, l’ancienne étant devenue trop petite, par rapport à l’accroissement de la population dû au développement de l’industrie textile (4 200 habitants) ;
- en 1898, Eugène LANIEL assure le financement d’un grand orgue ;
- en juin 1944, après la destruction du centre de Vimoutiers lors du bombardement américain du 14 juin 1944, c’est encore la famille LANIEL qui avance les sommes nécessaires à la continuation du chantier de reconstruction alors bloqué par le manque d’argent.
Succédant à son père en 1859, Eugène LANIEL a apporté à l’entreprise familiale un essor qui en fit le leader français de la fabrication de toile de cretonne.
En 1878, lors de l’exposition universelle, Eugène LANIEL est reconnu comme un des personnages les plus puissants de l’industrie textile en France.
Les « Toiles de Vimoutiers », toiles fabriquées à base de lin des Flandres et blanchies « sur pré », font le renom de Vimoutiers et de ses environs immédiats.
En 1901, Eugène LANIEL s’éteint, en laissant une entreprise florissante à son fils Henri. Mais le début de 20ème siècle sonne le déclin de la manufacture familiale, qui disparaît dans les années 50.
Joseph LANIEL, fils d’Henri, succède à son père en tant que député et devient Président du conseil sous la 4ème République de juin 1953 à juin 1954.